Résumé
Les mutilations génitales féminines (MGF) touchent les pays occidentaux aussi bien que les pays africains : elles sont devenues un « enjeu » tant au niveau international que national.
En Belgique, en 2012, une recherche-action sur les signalements de filles à risque d’excision a été initiée. Les différentes étapes de la recherche – l’échantillonnage, l’accès au terrain et la collecte des données, l’analyse et la diffusion des résultats – ont été jalonnées de questionnement liés à la problématique jugée « sensible » – cela touche à la sexualité – aussi bien pour les familles concernées, que pour les professionnels ou les institutions au pouvoir. En effet, aborder la question des MGF c’est interroger l’identité professionnelle et/ou culturelle des familles et des professionnels ainsi que l’éthique des chercheurs et des professionnels qui sont liées au contexte politique et social du pays.
Pour citer ce document :
De Brouwere Marie, Dieleman Myriam et Richard Fabienne (2015) « Étude des signalements de mutilations génitales féminines en Belgique : les défis opérationnels d’une recherche sensible », Spécificités, n° 8, février, p. 88-94.
Plan
L’émergence de la recherche-action
Les différentes étapes de la recherche
L’échantillonnage
L’accès au terrain et la collecte des données
Se positionner par rapport à la loi
L’excision et l’asile
La capacité à porter un regard critique sur sa pratique professionnelle
L’image véhiculée par l’association GAMS, promoteur de la recherche
L’analyse
Les risques de surinterprétation
La nécessité d’une analyse objective et nuancée
Une démarche participative
Diffusion
Le danger de diffusion « sauvage » de versions intermédiaires du rapport de recherche
Le risque d’instrumentalisation des résultats de la recherche par toutes les parties impliquées
La garantie de l’anonymat dans des milieux très spécialisés, une utopie ?
Conclusion
Auteurs
Marie De Brouwere, Myriam Dieleman et Fabienne Richard
Projet de recherche
Excision et migration en Belgique francophone