Décoloniser la sociologie – Séance 4

6  janvier 2022

Aymar Nyenyezi Bisoka (UMons)
« Africanisme, extractivisme académique et colonialité : le point de vue afrocritique »

Discutante: Véronique Clette-Gakuba (ULB-METICES)

“Research in Africa and on African societies has mostly fallen in the pattern of commodity production. Research data are a kind of minerals which are extracted and transported to the Western countries in the same manner as gold and diamonds. The societies-serve as mines while individual informants could be regarded as the labourers while the so-called « research assistants » merely serve as semi-skilled miners in the eyes of the miners themselves, the researche”. Voilà ce qu’écrivait D.K. Ndagala en 1985, dans sa réflexion sur les rapports entre la méthode et l’éthique dans la recherche en sciences sociales en Afrique. C’est ce débat que notre livre, La série Bukavu : vers une décolonisation de la recherche (Presses universitaires de Louvain, 2020) a souhaité prolonger dans le cadre d’une plateforme mise en place depuis 2019 et portée majoritairement par des chercheurs du Sud. Dans ce livre, de nombreux chercheurs africains racontent leurs expériences d’exploitation dans leurs collaborations avec des chercheurs du Nord à travers plusieurs projets de recherche. Comment comprendre la persistance de cette réalité malgré les critiques qui ont été formulées à son encontre ? C’est à cette question que je vais essayer de répondre en m’inspirant de la tradition afrocritique. Pour y parvenir, je proposerai tout d’abord une typologie des critiques que nous avons identifiées et décrites dans notre livre au sujet de l’exploitation des chercheurs du Sud et, plus largement, de la division Nord-Sud du travail dans la production des savoirs scientifiques. Ensuite suivra une généalogie dans laquelle je ferai l’effort de situer les formulations théoriques de cette critique dans la tradition afrocritique – où elle a pris plusieurs formes depuis le début du siècle dernier : épistémologique, méthodologique, politique et éthique. Enfin, toujours à partir de la tradition afrocritique, je tirerai des conclusions sur les rapports entre la critique issue de notre livre, l’africanisme et les sciences sociales plus largement. Il s’agira ici de comprendre l’émergence et le développement de la colonialité dans l’extractivisme académique au sein de l’africanisme.

Programme complet du séminaire

Séminaire
2021-2022

Coordination

Sarah Demart
Université libre de Bruxelles | Faculté des Sciences Psychologiques et de l’Éducation | Observatoire du sida et des sexualités | STRIGES
Abdellali Hajjat
Université libre de Bruxelles | Institut de sociologie | GERME

PROGRAMME (PDF)

En pratique

6 janvier 2022 de 10h à 12h

Entrée libre et gratuite sur inscription: germe@ulb.be

Université libre de Bruxelles
Campus du Solbosch
Avenue Jeanne 44, 1050 Bruxelles
Bâtiment S, Salle Doucy, local S12.124

Plan d’accès

Plan des bâtiments

Contact

observatoire-sidasexualites@ulb.be

germe@ulb.be