De l’invisibilité au déni de l’intersectionnalité : les plaintes pour discrimination liée au VIH en Belgique

Résumé

Malgré les progrès thérapeutiques dans la lutte contre le VIH/sida, les discriminations à l’égard des personnes séropositives semblent perdurer. Afin de les objectiver dans le contexte de la Belgique, nous avons mené une enquête sur les plaintes déposées à Unia, le Centre belge pour l’égalité des chances et la lutte contre les discriminations. Dans un premier temps, nous montrons comment les effets de ces discriminations sont largement sous-estimés, y compris sur la santé et par les victimes elles-mêmes. Nous analysons, dans un second temps, la tension entre l’importance de l’intersectionnalité de la sérophobie avec l’homophobie, le racisme et le sexisme et les difficultés, voire les incapacités, à la saisir du point de vue des requérant·e·s et encore davantage du point de vue des institutions. Enfin, nous soulignons à quel point l’intersectionnalité permet d’identifier les groupes les plus vulnérables et comment la sérophobie en arrive à concerner les membres de ces groupes qui ne vivent pas avec le VIH, tout en étant identifiés comme tels.

Pour citer ce document

Charlotte Pezeril (2020) « De l’invisibilité au déni de l’intersectionnalité : les plaintes pour discrimination liée au VIH en Belgique », Emulations – Revue de sciences sociales, n° 35-36, p. 95-108.

Plan

1- Effets sur la santé et compréhension des discriminations liées au VIH
2- Invisibilité institutionnelle de l’intersectionnalité
3- Où sont passés la classe, le sexe et la race ?
4- L’intersectionnalité de la sérophobie au-delà du VIH
Conclusion
Bibliographie

Autrice

Pezeril Charlotte (Observatoire du sida et des sexualités)

Numéro en libre accès sur le site de la revue : https://ojs.uclouvain.be/index.php/emulations/issue/view/4993

PDF – 470 KB