Chemsex : de l’impératif de l’excès à une sexualité performative

Par Sandrine Detandt, psychologue clinicienne et directrice de l’Observatoire du sida et des sexualités dans le cadre des Midis de STRIGES (Structure de recherche interdisciplinaire sur le genre, l’égalité et la sexualité, Maison des Sciences humaines de l’Université libre de Bruxelles)

Résumé : Mon projet actuel investigue l’usage de drogues et les (homo)sexualités, dénommé le « chemsex ». L’association entre drogues et sexualité est ancienne dans le milieu homosexuel, suscitant régulièrement des préoccupations de santé publique, souvent liées à l’émergence d’un nouveau produit ou d’une nouvelle pratique (comme le slam, par exemple). Par l’intermédiaire d’une étude qualitative longitudinale auprès de 45 hommes (tous statuts sérologiques confondus), l’objectif est non seulement de mieux cerner les particularités du phénomène en tant que tel mais encore d’interroger de quelle façon il vient résonner avec les contextes sociaux dans lesquels l’usage de drogues se produit, comment les nouveaux modes de consommation se propagent à travers les communautés homosexuelles et les normes qui régissent leur utilisation. En outre, les trajectoires de vie et facteurs ayant motivé ou facilité l’engagement (et le maintien) dans ces pratiques sont eux aussi explorés à la lumière du rapport au risque des sujets. Enfin, l’investigation du passé communautaire traumatique commun, à savoir l’hécatombe liée au VIH est par ailleurs investiguée afin de nous enseigner sur ce que le chemsex nous dit des complexités des rapports homosexuels à la suite de l’épidémie et de ses réminiscences traumatiques.

Quand ? jeudi 11 février – 12h15 à 14h

Comment ? La séance aura lieu virtuellement sur le groupe privé TEAMS de STRIGES. L’inscription est obligatoire via ce formulaire (accessible jusqu’au lundi 8 février inclus).