Des études montrent la persistance de pratiques discriminatoires dans les dispositifs de soins à l’égard des populations vulnérables vis-à-vis du VIH, et surtout des personnes LGBTQI+, des personnes d’ascendance africaine et des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). En Belgique on dispose d’une certain nombre de données sur l’inégalité d’accès aux soins, ou le non recours aux soins, mais peut de recherches ont véritablement questionné les représentations de soignant·es à l’égard des publics minoritaires.
Cette recherche vise à documenter le point de vue des acteurs psycho-médicaux à l’endroit de publics minoritaires ou vulnérables du fait de leur prétendue race et, ou de leur sexualité afin de dégager les représentations, préjugés et discriminations, directes ou indirectes, pouvant affecter l’accès aux soins et à des soins de qualité.
Concernant les populations LGBTQI+, ces pratiques s’inscrivent dans un spectre allant de la présomption d’hétérosexualité à la minoration de ce public, qu’elle soit biologique (notamment à travers la croyance d’un déséquilibre hormonal ou génétique), psychologique, morale, émotionnelle, éducative, sexuelle et sociale. Les acteurs de terrain et les publics cibles confirment fréquemment cette réalité. De plus, il y a aussi lieu de considérer les femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes (FSF). En effet, le manque de prise en compte des pratiques sexuelles et des modes de vie des FSF a contribué à construire l’idée erronée d’une sexualité lesbienne « sans risques », largement répandue parmi les femmes concernées, les chercheurs·ses, les organisations de santé et les pouvoirs publics. Il s’agit ici de déconstruire « l’invisibilité lesbienne », à savoir à la fois le manque de connaissances quant aux besoins et déterminants de santé, les obstacles dans l’accès aux soins (de qualité) et l’absence des FSF dans les cadres de l’action publique.
Concernant les Afrodescendant·es, de nombreuses études montrent que les représentations que le monde psycho-médical peut avoir personnes racisées comme non-blanches, et plus précisément comme noires, ont des effets à tous les niveaux des parcours de soins. Divers impacts négatifs ont été mis en évidence en termes de diagnostic, de classification, de prescriptions médicamenteuses ou de délivrance des soins. Cependant, peu d’études ont questionné les représentations personnelles à un niveau macrosocial, vis-à-vis de ce public en Belgique.
Concernant les PVVIH, la non prise en compte des récentes avancées médicales dans le secteur de leur prise en charge thérapeutique (charge virale indétectable) a de nombreux effets discriminatoires tels que : le refus ou report de soins, la rupture de confidentialité et un accompagnement inadéquat à la parentalité (découragement, excès de précaution).
Ces réalités ont une influence sur la santé et la qualité de vie des minorités, en particulier celles vivant avec le VIH ou d’autres IST.
Ce projet transversal et en collaboration avec la faculté de psychologie de l’ULB vise à constituer diverses enquêtes, tant quantitatives que qualitatives sur les thématiques suivantes : sexualités, représentations internes (ci-inclus hétéronormativité, hétérosexisme, racisme, sérophobie, intersectionnalité des discriminations) et pratiques, à l’adresse des professionnel·les des secteurs de soins psycho-médicaux (spécifiquement sur les médecins généralistes).
Annuellement, en collaboration avec des étudiant·es mémorant·es de la faculté de psychologie, des mémoires sur cette thématique sont soutenus.
En 2020
- « Accès aux soins et prise en charge des personnes Lesbiennes, Gays et Bisexuelles en Belgique : Représentations, pratiques et vécus des professionnel.le.s de santé », Guermonprez Mathilde, Fontaine Marion
Axe
Transversal
Chercheuses
Sandrine Detandt
Docteure en psychologie
Tél. : +32 2 650 31 56
sandrine.detandt@ulb.be
Charlotte Pezeril
Docteure en Anthropologie sociale
Tél. : +32 2 650 31 40
charlotte.pezeril@ulb.be
Sarah Demart
Docteure en SociologieChercheuse
Tél : +32 2 650 33 39
sarah.demart@ulb.be
Dates
Depuis 2018
Collaborations
Faculté des sciences psychologiques de l’ULB