Recherches

PROJET AMORCE

Les opportunités manquées de la prévention au VIH/sida: la PrEP et les migrations.

L’objectif de cette collaboration entre l’Observatoire du sida et des sexualités de l’ULB et des Cliniques universitaires de l’UNIKIN (université de Kinshasa) est de tester une nouvelle idée de recherche celle de la faisabilité de la Prophylaxie Pré-Exposition (PrEP) en amont de la migration ou sur les parcours de migration.

Il est mené en partenariat avec l’ONG ULB Coopération et Si Jeunesse Savait à Kinshasa.

Depuis plus d’une décennie, une technologie révolutionnaire et porteuse d’espoir a transformé le paysage épidémiologique du VIH/sida : la prise d’antirétroviraux en prévention. Prise correctement, la Prophylaxie Pré-Exposition (PrEP) empêche de contracter le VIH en cas de rapports sexuels non protégés. La PrEP est donc un outil central et indispensable de la « prévention combinée » (une palette d’outils adaptée aux différentes pratiques et situations) qui selon l’ONUSIDA permet à présent d’envisager la fin de l’épidémie d’ici 2030, pour laquelle le continent africaine a payé un lourd tribut. C’est aussi un outil d’empowerment des femmes en matière de contrôle de leur sexualité. Elle permet notamment d’affranchir les comportements de prévention des rapports de pouvoir (au contraire du préservatif qui nécessite le consentement du partenaire), et a fortiori des violences sexuelles.

Cependant, la faisabilité de la PrEP en amont de la migration ou sur les parcours de la migration est peu interrogée. Que ce soit dans le Sud ou dans le Nord, la prévention au VIH/sida est essentiellement pensée dans un cadre national. Or, on sait que les déplacements de population, forcés et volontaires, exposent fortement au risque de contracter l’épidémie. On sait aussi que la migration s’est féminisée et que les femmes sont particulièrement vulnérables et exposées aux abus sexuels durant leur parcours migratoire, qui sont un facteur d’exposition au VIH. Ce projet Amorce financé par l’ARES (2023-25) permettra d’explorer les possibilités d’intervention liées à la PrEP à partir d’un cadre transnational renouvelant les connaissances sur la PrEP et les migrations tout en renforçant la capacité des intervenants sur le terrain de la prévention au VIH/sida, aussi bien sur le terrain congolais que belge.

Ce projet s’inscrit dans la continuité des recherches menées par Sarah Demart (2018-23, COCOF, AVIQ) explorant les raisons structurelles de la non-utilisation de la PrEP par les femmes d’ascendance africaine.

Sélection bibliographique : 

(2022) «On n’arrive pas à les toucher»: la PrEP, les migrant. es africain. es et la production de l’ignorance. » Global Health Promotion 29.3 : 151-154.

(avec Emilie Gérard). (2022). The Construction of Pre-exposure Prophylaxis (PrEP) by Prevention Professionals as a Tool for Black African Migrant Women… or Not?. AIDS Education and Prevention, 34(6), 496-511.

(avec Charlotte Pezeril). (2024). Femmes ignorantes, femmes ignorées ?  Le non-usage de la PrEP (Prophylaxie pré-exposition au VIH) à l’intersection du genre, de la sexualité et de la race,  Nouvelles Questions Féministes,  a paraître.

Axe

Santé sexuelle des afro-descendant·es

Chercheuses

Sarah Demart

en collaboration avec

Université de Kinshasa