La prévention combinée du VIH chez les gays : une nouvelle biotechnologisation des corps ?

Avec Ex Æquo

Des hommes « sous PrEP ». Le recours au traitement préventif du VIH dans les carrières homosexuelles

Mélanie Perez (Ined)

Cette communication vise à interroger les conditions sociales du recours à une nouvelle technique biomédicale de prévention du VIH des hommes homosexuels : la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Elle s’appuie sur une analyse comparative des trajectoires biographiques, sexuelles et affectives, d’hommes vivant à Paris ayant recours (n=20) et n’ayant pas recours à la PrEP (n=20). Ces entretiens sont complétés par des données recueillies sur des applications téléphoniques, des sites de rencontres entre hommes et sur les réseaux sociaux qu’ils utilisent. Nous nous intéresserons particulièrement aux dispositions sociales des hommes qui acceptent les exigences de la prévention biomédicale. L’attitude de prévision adoptée à l’égard de la séropositivité au VIH renvoie en effet à un ethos valorisant une certaine culture somatique, mais aussi de discipline et de contrôle de son corps. Il s’agit finalement d’expliciter les usages socialement différenciés des pratiques préventives et leur rôle dans la différenciation sociale des hommes homosexuels.

Mélanie Perez est sociologue, post-doctorante à l’Institut national d’études démographiques (Ined) au sein de l’unité de recherche « Genre, sexualité et inégalités » où elle étudie les déterminants sociaux du recours et du non-recours à un dispositif de prévention médicale du VIH, la PrEP. Elle a soutenu en 2017 une thèse intitulée : « Devenir·s séropositif·s. Approche sociologique des expériences de la séropositivité au VIH d’hommes homosexuels » au sein de l’équipe SantéSiH (UFR STAPS, Université de Montpellier). Ses thématiques de recherche portent plus largement sur le genre, la santé, les pratiques corporelles et de soin, et les pratiques physiques et sportives.

Le traitement comme outil de prévention du VIH : un nouveau rapport à la confiance dans les communautés gaies ?

Gabriel Girard (Inserm)

Au cours des 20 dernières années en France, les débats publics sur la prévention du VIH entre hommes ont été dominés par l’élaboration de nouveaux rapports à la confiance. Avec les controverses autour du bareback, ces enjeux ont été discutés en lien avec l’intentionnalité du risque. En parallèle, l’approche de réduction des risques promue par AIDES a soulevé des débats inter-associatifs durables autour de la confiance à accorder aux messages de prévention. Avec l’émergence des stratégies biomédicales de prévention, la question s’est déplacée à deux échelles différentes : la confiance dans les données biomédicales (indétectabilité, efficacité de la PrEP) et la confiance entre partenaires lorsque le préservatif n’est pas utilisé. À travers cette exploration socio-historique de la confiance (et de la défiance), il s’agira de souligner les dimensions structurellement politiques des interventions de prévention du VIH.

Gabriel Girard est sociologue. Il est chargé de recherche à l’Inserm, SESSTIM (Sciences Economiques et Sociales de la Santé & Traitement de l’Information Médicale) au sein de l’équipe Santé et Recherche Communautaire (SanteRCom). Ses intérêts de recherche portent sur la santé sexuelle et la politisation des risques sanitaires.

Conférence suivie d’une discussion avec Stephen Barris (Ex Æquo)

Ex Æquo est une association de promotion de la santé visant une diminution des nouvelles infections au VIH/sida et des infections sexuellement transmissibles (IST) auprès des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes.

Séminaire 2019-20

Politiser la santé sexuelle : recherche, prévention et militantisme

Séance 3

Programme et infos pratiques

PROGRAMME (PDF)

AFFICHE (PDF)

Date et horaire

Mardi 18 février
14h-16h30

Lieu

Université Saint-Louis – Bruxelles
Salle P61

Contact

Sandrine Detandt
E-mail : sandrine.detandt@usaintlouis.be