Désordre dans le genre, chaos dans la nation ?

Table-ronde avec Sonia Corrêa de Sexuality Policy Watch, Eric Fassin de l’Université Paris VIII, Sara Garbagnoli de l’Université Sorbonne Nouvelle Paris3, David Paternotte de l’ULB, et Charlotte Pezeril de l’USL-B comme modératrice

Dans le cadre du Festival des Libertés, avec l’Atelier Genre(s) et Sexualité(s), Bruxelles Laïque et l’Observatoire du sida et des sexualités (USL-B), ainsi que le soutien de la Maison des sciences humaines de l’ULB et du Projet ARC Sex&Pil.

La montée des populismes et l’arrivée au pouvoir de dirigeants conservateurs dans divers pays (Etats-Unis, Brésil, Italie, Hongrie, etc.) s’accompagnent d’une résurgence de mesures prônant un ordre sexuel traditionnel légitimant les seuls rapports hétérosexuels reproductifs. Ainsi, les libertés et droits sexuels LGBTQI+, le droit à l’IVG et l’égalité de genre sont progressivement remis en question au nom de la « tradition » ou de la « nation ». Comment comprendre et mesurer l’ampleur de ce backlash ? En quoi les enjeux de sexualité et de genre sont-ils devenus centraux dans la rhétorique nationaliste, mais aussi dans les relations internationales ? Comment ces questions sont-elles instrumentalisées et comment y répondre ?

Biographies

Sonia Corrêa participe à des projets de recherche et de plaidoyer sur le genre et la sexualité depuis les années 1970. En 2002, elle a fondé, avec Richard Parker, Sexuality Policy Watch (SPW), un réseau épistémique transnational dédié à l’analyse et l’action dans le domaine des politiques sexuelles. Elle a publié en portugais, en espagnol et en anglais et a été invitée dans de nombreuses universités et institutions académiques, dont, récemment, le Département d’Etudes de genre de la London School of Economics. Elle est aussi une des directrices de la collection Global Queer Politics (Palgrave). Depuis 2018, Sexuality Policy Watch étudie les campagnes anti-genre en Amérique latine.

Éric Fassin est professeur à l’université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis (département d’études de genre et département de science politique), et chercheur au LEGS (Laboratoire d’études de genre et de sexualité, CNRS), professeur invité à l’Université de Genève, à l’Université de Barcelone et dans d’autres pays. Sociologue engagé dans le débat public, il travaille en particulier sur la politisation des questions sexuelles et raciales et donc sur l’intersectionnalité, mais aussi sur la démocratie, le populisme et les minorités. Il a notamment publié Le sexe politique. Genre et sexualité au miroir transatlantique, (éd. EHESS, 2009), Démocratie précaire. Chroniques de la déraison d’État (La Découverte, 2012), Gauche : l’avenir d’une désillusion (Textuel, 2014) et Populisme : le grand ressentiment (Textuel, 2017 ; traductions en turc, espagnol, allemand – et à paraître : anglais, italien, portugais). En préparation : Le genre français (La Découverte, 2020).

Sociologue et féministe, Sara Garbagnoli est doctorante à l’Université Paris 3. Ses recherches
portent sur la théorie féministe, l’analyse du discours et la sociologie des mouvements sociaux. Avec Massimo Prearo elle est l’auteure de La croisade « anti-gender ». Du Vatican aux Manif pour Tous (Textuel 2017). Elle a récemment participé aux ouvrages Campagnes anti-genre en Europe : des mobilisations contre l’égalité dirigé par R. Kuhar et D. Paternotte (Presses Universitaires de Lyon, 2018) et Antiféminismes et masculinismes d’hier et d’aujourd’hui dirigé par C. Bard, M. Blais et F. Dupuis-Déri (Presses Universitaires de France, 2019).

David Paternotte est chargé de cours en sociologie à l’Université libre de Bruxelles, où il codirige la Structure de recherche interdisciplinaire sur le genre (STRIGES) et l’Atelier Genre(s) et Sexualité(s). Son travail porte sur le genre, la sexualité et les mouvements sociaux. En plus de nombreux articles et chapitres de livres, il est l’auteur de l’ouvrage Revendiquer le “mariage gay”: Belgique, France, Espagne (2011). Il a aussi dirigé un grand nombre d’ouvrages collectifs, parmi lesquels The Lesbian and Gay Movement and the State (2011, avec M. Tremblay et C. Johnson), LGBT Activism and the Making of Europe: A Rainbow Europe? (2014, avec P. Ayoub), le Ashgate Research Companion to Lesbian and Gay Activism (2015, avec M. Tremblay) et Anti-Gender Campaigns : Mobilizing against Equality (2017, avec R. Kuhar)/Campagnes anti-genre en Europe : Des mobilisations contre l’égalité (2018, avec R. Kuhar). Il est codirecteur de la collection « Global Queer Politics » (Palgrave).

Table-ronde
21 octobre 2019

Collaboration : Atelier Genre(s) et Sexualité(s) (ULB), Bruxelles Laïque et Observatoire du sida et des sexualités, avec le soutien de la Maison des sciences humaines de l’ULB et du Projet ARC Sex&Pil.

Date

lundi 21 octobre
de 18h30 à 20h30

Lieu

Studio du Théâtre National
Boulevard Emile Jacqmain, 111-115
1000 Bruxelles